Comment aider votre médecin à vous comprendre ?
Rien que l’idée d’aborder des sujets intimes avec un parfait inconnu suffit à faire rougir la plupart d’entre nous. Rien d’étonnant, alors, à ce que tant de femmes souffrent en silence de la présence de fibromes, ces tumeurs bénignes qui peuvent se développer dans la paroi utérine ou sur la surface de l’utérus.
Une étude publiée dans le Journal of Women’s Health1 a montré que les femmes pouvaient repousser le moment d’aller consulter un médecin pendant des années. Avec près d’une femme sur dix affectée par des symptômes liés à la présence de fibromes en France2, le nombre de femmes endurant des règles abondantes et douloureuses est important et concerne deux tiers d’entre elles2 (sans parler des autres symptômes éprouvants comme la constipation, les ballonnements, les douleurs pendant les rapports et l’envie fréquente d’uriner3). Si vous ressentez l’un de ces symptômes, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. Si ceux-ci ne s’avéraient pas liés à un fibrome utérin, cette consultation permettra d’écarter d’autres maladies. S’il s’agit d’un fibrome utérin, une prise en charge adaptée à votre cas et à votre attente vous sera proposée. Voici quelques conseils pour optimiser votre visite chez le médecin :
1. Tenir un journal de bord de vos symptômes
Il est important de communiquer à votre médecin le plus d’informations possibles sur vos règles. Consignez les changements physiques que vous constatez et les effets qu’ils ont sur vous tout au long de votre cycle. Notez vos symptômes dans votre agenda.
Indiquez si vos saignements sont abondants et combien de temps ils durent, la date de vos dernières règles, ainsi que les autres symptômes associés comme les ballonnements, les douleurs abdominales, les changements relatifs aux selles et aux mictions, votre fatigue et votre humeur. Ces informations aideront votre médecin à vous comprendre et à poser un diagnostic.
2. Connaître le jargon
Si le fait de parler de vos règles ou de vos habitudes de selles et mictions vous laisse sans voix, il vous serait peut-être utile de connaître les termes médicaux que les médecins emploient. « Ménorragie », par exemple, (lorsque les règles sont de durée anormalement longue et d’abondance anormalement excessive) et « caillots » (présence de sang coagulé dans les règles). D’autres expressions peuvent vous être utiles, notamment : « constipation » (lorsque vous n’allez pas à la selle aussi souvent que la normale), « fréquence de miction » (qui signifie que vous avez constamment envie d’uriner), « douleur pelvienne » (sensibilité au niveau du ventre) et « ballonnement » (sensation d’être enceinte ou d’être trop serrée dans vos vêtements).
3. Faire des recherches
À l’ère de l’information, les médecins ont pris l’habitude de voir des patients arriver avec des documents imprimés sur Internet. S’il paraît exagéré d’inonder votre médecin des recherches que vous avez effectuées, quelques pages provenant d’un site réputé, ou une brochure sur les fibromes, peuvent aider à engager la conversation. Cela envoie également un signal clair à votre médecin : vous ne vous contenterez pas d’une simple discussion sur vos « problèmes de femmes » et n’accepterez pas de vous entendre dire de faire avec !
4. Connaître les options
Les fibromes ne mettent peut-être pas votre vie en danger, mais les témoignages montrent qu’ils peuvent avoir de fortes répercussions sur la vie des femmes, tant sur le plan physique que psychologique1.
Plus vous en saurez sur les traitements disponibles, plus il vous sera facile de discuter avec votre médecin de la meilleure marche à suivre. À l’heure actuelle, les traitements des fibromes utérins sont nombreux (destruction au laser de la paroi de l’utérus, ablation des fibromes, ablation complète de l’utérus), mais il existe aussi un certain nombre d’options thérapeutiques destinées à prendre en charge les symptômes liés aux fibromes, notamment des traitements médicaux visant à diminuer leur taille et/ou à contrôler les saignements, à supprimer totalement les cycles menstruels ou encore à soulager la douleur4.
1. The Burden of Uterine Fibroids for African-American Women: Results of a National Survey. Elizabeth A. Stewart, Wanda K. Nicholson, Linda Bradley, and Bijan J. Borah. Journal of Women’s Health. October 2013, 22(10): 807-816. doi:10.1089/jwh.2013.4334.
2. Fernandez H, et al. Prévalence du fibrome utérin en France et impact sur la qualité de vie à partir d’une enquête menée auprèsde 2500 femmes de 30-55 ans. J GynecolObstetBiolReprod2014; 43: 637 746
3. Gupta S et al. Clinical presentation of fibroids. Best Pract Res Clin Obstet Gynaecol 2008;22(4):615–26.
4. Lansac J et al. Gynécologie pour le praticien. Elsevier. Myomes utérins. Masson 8ème édition 2012.